Marie, Par Guillaume Apollinaire. | Dormira Jamais
C'est ce qu'on peut appeler l'esthétique de la surprise. On peut citer à titre d'illustration les vers 11 et 12 « Les brebis s'en vont dans la neige flocons de laine et ceux d'argent ». Ou bien encore les vers 16 et 17 qui poursuivent l'image ovine et produisant presque un effet comique « tes cheveux crépus comme mer qui moutonne ». Marie, Alcools, Apollinaire, 1913, commentaire, analyse. - Les Cours Julien. Ou bien enfin, le vers 19 défiant tout lien logique avec les « mains feuille de l'automne ».... Uniquement disponible sur
Poème Marie Apollinaire Analyse
Le choix de la « maclotte » au vers 3, danse traditionnelle qui est la déformation wallone du mot matelote, désignant les danses que les marins exécutaient sur le bateau pour se distraire, renforce le thème de la tradition. Le caractère mélancolique est accentué particulièrement dans la dernière strophe grâce à un autre thème lyrique traditionnel présent chez bien d'autres poètes comme Ronsard ou bien Ovide: celui du temps qui s'écoule inéluctablement autrement dit la fuite du temps. V23 « Le fleuve est pareil à ma peine, il s'écoule et ne tarit pas » Le poète représente alors le passage du temps comme de l'eau qui coule. Poème marie apollinaire analyse. Cette fuite du temps est aussi caractérisée par l'usage des temps dans le poème: le premier vers est au passé « vous y dansiez » le dernier vers est au futur « quand donc finira » et entre les deux, il y a un mélange de verbes au futur et au présent. Une autre manière d'évoquer le temps et son caractère mélancolique est aussi de décrire la saison automnale dans le vers 19.
Peu importe, ce qui compte, c'est le vertige provoqué par l'imprécision. 2. L'écoulement du temps Le troisième quintil justifie l'inquiétude déjà évoquée au début du poème: tout passe et tout change. On retrouve la disparition et la mort dans les vers 11 et 22 (les "flocons" évoquent la fonte), dans le vers 13 et dans le quatrième quintil. Le vers 24, avec l'intarissable écoulement du fleuve, est à rapprocher du Pont Mirabeau. L'automne évoqué dans ce poème est associé à la mort de la nature et des amours (vers 20). Le "coeur changeant" du vers 14, quant à lui, est-il celui de Marie l'inconstante ou celui du poète qui se désirerait inconstant? 3. La fluidité du temps Elle ne laisse dans les souvenirs que les bribes du passé: la "maclotte" au vers 3 qui est une danse wallonne et non les danseurs; les "masques" (vers 6) et non les participants à la fête; "les flocons de laine" (vers 12) et pas les brebis, ou encore les cheveux et les mains et non la femme aimée. Poème marie apollinaire.fr. Ce sont seulement des métonymies, les souvenirs se miniaturisent comme la faible partie d'une totalité qui échappe à la mémoire.