Cap Moderne : Eileen Gray, Le Corbusier, Des Architectes En Bord De Mer - Francois Delebecque &Amp; Christine Desmoulins - Librairie Ombres Blanches
Comme le temple d'Athéna Nikè sur l'Acropole d'Athènes, son minimalisme conjugue raffinement extrême et simplicité absolue. A la clé, une élégance allégée de toute référence à un style passé, que seuls pouvaient imaginer deux avant-gardistes sans tabous ni commanditaires. La maternité du concept revient-elle à Eileen Gray? C'est elle, en tout cas, qui a voulu la forme de la maison. Née en Irlande en 1878, fille d'une riche famille de juristes et d'artistes, elle s'est installée en France après des études de peinture à la Slade School of Fine Arts de Londres. Séduite par Paris, qu'elle découvre lors de l'Exposition universelle de 1900, elle abandonne la peinture pour étudier le laquage puis le tissage. Désormais décoratrice d'intérieur, elle se fait connaître par ses objets en laque, ses meubles et ses tapis. Quand elle rencontre l'architecte et critique d'art d'origine roumaine Jean Badovici, directeur du magazine d'avant-garde L'Architecture vivante, ni elle ni lui n'ont encore construit quoi que ce soit.
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Jean Badovici Et Eileen Gray And The Modernist
Culture Architecture La restauration de la maison de Roquebrune-Cap-Martin, intégralement ouverte sur la mer, fondue dans un paysage de restanques, a préservé les peintures murales qu'y avait réalisées abusivement Le Corbusier. Article réservé aux abonnés En 1926, l'architecte Jean Badovici (1893-1956) invite son amie Eileen Gray (1878-1976) à concevoir pour lui et avec lui la villa qu'il souhaite s'offrir dans le sud de la France. Rendue célèbre par ses créations en laque, cette artiste et architecte d'intérieur, irlandaise d'origine, n'a jamais construit de maison. Lui non plus. Natif de Bucarest, diplômé d'architecture, il dirige la revue L'Architecture vivante. Le terrain au bord de la Méditerranée que déniche Eileen Gray, sur une petite colline de la commune de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), est alors vierge de toute construction. Trois ans plus tard, la villa E-1027, intégralement ouverte sur la mer, fondue dans un paysage de restanques, sera célébrée dans le monde entier comme un chef-d'œuvre d'avant-garde.
Jean Badovici Et Eileen Gray Full
Architecte théoricien, critique mais aussi inventeur, il dépose en 1929 un brevet pour une « fenêtre mécanique type paravent » qu'il a proposée en guise de gr ande baie vitrée à Eileen Gray pour sa villa E. 1027. C'est lui aussi qui conçoit la disposition de l'escalier hélicoïdal. 1927-1936: Chez Morancé, il dirige l'édition de l'œuvre complète de Le Corbusier et de Pierre Jeanneret. 1927: Toujours avec Eileen Gray, il part visiter la Cité du Weissenhof à Stuttgart et l'exposition d'architecture moderniste Die Wohnung (« l'habitat »). Par l'intermédiaire du peintre Yves Renaudin (1891-1978), Badovici découvre la ville de Vézelay dans l'Yonne, y acquiert une vieille maison rue de l'Argenterie rêvant de fonder une communauté d'artistes, trois autres maisons rue de la Porte-Neuve pour des amis parmi lesquels Le Corbusier. Zervos s'installe à proximité, au hameau de la Goulotte avec sa femme. Leur fille adoptive Yvette Szczupak-Thomas (1929-2003) à qui Badovici dispensera des cours de perspective durant l'occupation, l'évoquera dans ses mémoires.
Jean Badovici Et Eileen Gray Smoking
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À l'opposé du living-room s'établit le noyau distributif interne de la maison, où une porte ouvre d'un côté l'accès à la chambre principale, aussi conçue comme une pièce d'étude avec sa coiffeuse-paravent recouverte d'aluminium cachant la salle de bain, et où, de l'autre côté, l'escalier hélicoïdal dessert la chambre d'amis comprenant une table transformable en bureau et une salle d'eau avec son miroir Satellite [ill. 24]. S'ajoutent, en rez-de-chaussée, une chambre pour domestique, un espace pour le jardinier, ainsi qu'un débarras. Les architectes critiqueront le formalisme du mobilier moderne, le « tube en acier [... ] cher, fragile et froid », mais affirmeront néanmoins une transition avec ce « style camping » pour distinguer « deux formules de vie: la formule "camping", qui répond à un besoin accidentel d'extériorisation, et la formule normale qui tend à fournir à l'individu un centre indépendant et isolé où il puisse développer ses puissances profondes5 ». Alors que l'ensemble des éléments de l'architecture intérieure s'augmente de dispositifs, d'articulations, de charnières, de glissières, le mobilier lui-même semble s'adapter à une multifonctionnalité chargée de complexifier l'économie de l'espace, de briser l'ordre des séparations imposé par les traditionnelles symétries.