La Promesse De L Aube Romain Gary Extrait D Aux Jeunes
Je devrais interrompre ici ce récit. Je n'écris pas pour jeter une ombre plus grande sur la terre. Il m'en coûte de continuer et je vais le faire le plus rapidement possible, en ajoutant vite ces quelques mots, pour que tout soit fini et pour que je puisse laisser retomber ma tête sur le sable, au bord de l'océan, dans la solitude de Big Sur où j'ai essayé en vain de fuir la promesse de finir ce récit. A l'hôtel-pension Mermonts où je fis arrêter la jeep, il n'y avait personne pour m'accueillir. On y avait vaguement entendu parler de ma mère, mais on ne la connaissait pas. Mes amis étaient dispersés. Il me fallut plusieurs heures pour connaître la vérité. La promesse de l’aube, de Romain Gary : la puissance de l’amour maternel – Cultur'elle. Ma mère était morte trois ans et demi auparavant, quelques mois après mon départ pour l'Angleterre. Mais elle savait bien que je ne pouvais pas tenir debout sans me sentir soutenu par elle et elle avait pris ses précautions. Au cours des derniers jours qui avaient précédé sa mort, elle avait écrit près de deux cent cinquante lettres, qu'elle avait fait parvenir à son amie en Suisse.
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Les lettres ont un rôle essentiel dans ce récit elles montrent que l'écriture permet de vaincre la mort. Conclusion Tous les passages de ce texte sont au présent, ce qui traduit le moment de l'écriture. Ce passage marque une fin mais il renvoie en même temps aux premières lignes de son livre. La promesse de l aube romain gary extrait vf. Il va interrompre son récit avec le récit de sa mère, cette association nous montre son objectif premier, lui rendre hommage, d'où le titre qui va dans ce sens, il s'agit d'un engagement à respecter. Il fait vivre et garde dans son esprit l'image de sa mère. Cette fin est un peu paradoxale dans le sens où elle restitue la douleur et la peine de Romain Gary en même temps qu'elle fait le bilan de l'entreprise autobiographique.
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Ce pseudonyme ne me paraissait pas non plus satisfaire les éditeurs. Je me souviens qu'un de ces superbes qui sévissait alors à la N. R. F, à un moment où je crevais de faim à Paris, me retourna un manuscrit avec ces mots; « prenez une maîtresse et revenez dans dix ans ». Lorsque je revins, en effet dix ans plus tard, en 1945, il n'était malheureusement plus là; on l'avait déjà fusillé. Le monde s'était rétréci pour moi jusqu'à devenir une feuille de papier contre laquelle je me jetais de tout le lyrisme exaspéré de l'adolescence. La promesse de l aube romain gary extrait des. Et cependant, en dépit de ces naïvetés, ce fut à cette époque que je m'éveillai entièrement à la gravité de l'enjeu et à sa nature profonde. Je fus étreint par un besoin de justice pour l'homme tout entier, qu'elles que fussent ses incarnations méprisables ou criminelles qui me jeta enfin et pour la première fois au pied de mon œuvre future, et s'il est vrai que cette aspiration avait, dans ma tendresse de fils, sa racine douloureuse, tout mon être fut enserré peu à peu dans ses prolongements, jusqu'à ce que la création littéraire devînt pour moi ce qu'elle est toujours à ses grands moments d'authenticité, une feinte pour tenter d'échapper à l'intolérable, une façon de rendre l'âme pour demeurer vivant.
Liste des extraits Je comprends fort bien ceux qui avaient refusé de suivre de Gaulle. Ils étaient trop installés dans leurs meubles, qu'ils appelaient la condition humaine. La Promesse de l’aube – Romain Gary | La Compagnie Affable. Ils avaient appris et ils enseignaient "la sagesse", cette camomille empoisonnée que l'habitude de vivre verse peu à peu dans notre gosier, avec son goût douceureux d'humilité, de renoncement et d'acceptation. Afficher en entier Il me fallait tenir ma promesse, revenir à la maison couvert de gloire après cent combats victorieux, écrire Guerre et Paix, devenir ambassadeur de France, bref, permettre au talent de ma mère de se manifester. [... ] jusqu'à ce que la création littéraire devînt pour moi ce qu'elle est toujours, à ses grands moments d'authenticité, une feinte pour tenter d'échapper à l'intolérable, une façon de rendre l'âme pour demeurer vivant.