Lucien Murat Artiste
Le support textile ainsi composé lui sert ensuite de toile pour peindre à l'acrylique des scènes apocalyptiques, chargées de motifs trouvés sur internet ou les réseaux sociaux. Le caractère ultra-violent et oppressant des sujets peints, vient contraster fortement avec le côté gentillet des sujets des canevas. Assemblés préalablement avec le souci de la composition finale, certains détails des travaux d'aiguilles, servent parfois d'élément de départ à un élément peint, comme une tête de clown ou de cerf. Lucien Murat ~ Nicole's MuseuM. Lucien Murat Lucien Murat, réinvente la tapisserie d'histoire en peignant la violence de notre époque. Un début de XXI ème siècle sur lequel pèse en permanence la menace terroriste. L'artiste avec un vocabulaire post 11 septembre 2001 (crash d'avions, kalachnikovs, drapeaux de Daesh, …) réinterprète les figures mythologiques, comme les centaures, les licornes, le Minotaure, afin d'essayer d'établir et de définir les mythes d'aujourd'hui. Le résultat est loin des tapisseries de verdures bucoliques d'Aubusson ou des scènes galantes des tapisseries décoratives de Beauvais ou des Gobelins.
Lucien Murat Artiste Jongleuse
Dans ses créations, les bordures se peuplent de virus Ebola, et les écussons sont des têtes macabres. Les figurent mythologiques ou religieuses mutent pour devenir de véritables monstruosités. La saturation des motifs du fond et le caractère violent des éléments peints par dessus provoquent chez le regardeur un sentiment d'oppression intense. En empruntant également une esthétique issue des jeux vidéo, de la bande dessinée, des réseaux sociaux et du numérique (pixels), il reflète le flot incessant d'images et d'informations qui nous submerge et sature notre vision du monde. A la place des bordures de verdures traditionnelles des tapisseries anciennes, Lucien Murat introduit le dessin du virus Ebola, tandis qu'un crâne de bouquetin trône à la place des armoiries du commanditaire de la tapisserie. Lucien murat artiste art. L'art de Lucien Murat nous plonge et nous absorbe brutalement dans les affres de nos sociétés contemporaines. Entre « l'Eden perdu » des scènes édulcorées des canevas et l'univers cauchemardesque développé par l'artiste, notre œil plonge dans un monde fascinant où se mêlent citations à l'art ancien, aux mythes et à l'actualité sanglante.
» La technique du patchwork qui préside à ses créations sont à l'image de ce chaos, comme l'est aussi la violence que mettent en scène ses œuvres. Hallali, Duel, Requiem pour une carcasse, Chute des crânes de la colère, les titres de ses œuvres, présentées lors de sa dernière exposition One to rule them all chez Suzanne Tarasieve sont parlants. Ils disent la violence et l'inquiétude, comme ses personnages masqués ou dépourvus de regard, ses figures au genre indéterminé, ses personnages mi-humains, mi-cyborgs, desquels transpire l'anxiété d'une génération prise dans le récit contradictoire de la fin du monde et du dépassement de l'humain. Lucien murat artiste jongleuse. « Mon propos n'est pas de transmettre une vision pessimiste du monde d'aujourd'hui, il est d'interroger nos identités post-Internet de manière allégorique. La violence triviale ne m'intéresse pas. » Alors que ses premières œuvres présentaient des références littérales à la violence - tête de Ben Laden, crashs d'avion ou pogroms – celles-ci ont peu à peu disparu pour laisser place à un propos plus métaphorique, celui d'une violence mythologique dénuée de morale, empreinte d'une dimension jouissive.