La pluie
Suspendue à ses fils en chemise de nuit
La pluie lit le journal au soleil de midi. Elle lit, et bientôt les nouvelles l'ennuient. Quelle Terre à soucis! Que de mélancolie! Et l'on croit qu'elle pleure alors qu'elle, la pluie,
Ne cesse dans son coeur de rire à la folie! - Si je tenais ici l'animal qui a dit:
"Triste comme la pluie", il verrait du pays! En s'étirant, la pluie reprend le journal gris. - Que dit la météo? "Aujourd'hui: de la pluie". Alors elle soupire et s'en va dans Paris
Arroser les jardins, les chats et les souris. Marc Alyn
La Pluie De Marc Alyn King
J'entends à jamais
Le bruit de son aile amie qui frissonne. ». Marc ALYN. « Nuit dansante. Quand le hibou joue de la flûte,
Le grillon sort son violon,
La hulotte prend son luth
Et le crapaud son basson.. Cela se passe dans le Sud,
Non loin du vieux pont d'Avignon,
Sur le Rhône, c'est l'habitude
De danser ainsi tous en rond..
Chats-huants, quels entrechats
Grand-duc, aimez-vous le rock? Mais qui sont donc ces petits rats? Des surmulots. Ah! quelle époque!. Ainsi danse-t-on dans les bois
Chaque nuit jusqu'au chant du coq,
C'est du moins ce que dit mon chat
Natif d'Uzès, en Languedoc. »
« Le papillon. Né au pays de la soie fine
Dans un cocon venu de Chine,
L'Orient est peint sur ses ailes.. Jaune ou bleu, vert ou vermeil,
Il vole, il va, il vit sa vie
A petits battements ravis. Dans l'air doux, comme un éventail.. On le voit, on ne le voit plus,
Il est ici, il est là,
Ou bien c'est un nouveau venu
Son jumeau qui passe là-bas..
Ah! Mettez au clou vos filets,
Jetez épingles et bouchons,
Laissez-le libre car il est
La poésie, le papillon!
Quand les mots somnambules vont et viennent sur les parvis de la mémoire, dans l'intervalle, l'entre-temps, la césure éblouie, quel au-delà s'avance à leur rencontre avec sa lampe allumée en plein jour, comme l'Hermite des tarots? À peine ouverte, la fenêtre déverse en nos yeux la fraîcheur des jacinthes d'eau et l'or en fusion du soleil alchimiste. Le temps pensif, sourcilleux, fait son bourdonnement de guêpe prise au piège d'une vitre, seul à durer parmi tant d'éternités en trompe-l'œil. Sur la laisse de mer, à la frange des grands textes, les poètes cheminent, laissant la trace de leurs pas au bord de la marée phosphorescente, dans la magnificence tragique de l'espace. La phrase panoramique remonte ses filets débordant d'archipels, de galaxies, de brouillons d'univers où la mort ne constitue guère qu'une faute de frappe, tout début naissant de sa fin. De vertige en voltige, du vol plané de l'étincelle à la respiration glorieuse de la flamme, nous progressons ainsi vers les confins tremblés de la parole, dépourvus de projet, libres dans le temps circulaire, faisant halte de loin en loin en de vastes clairières...