Vert De Mer
Prénommé Lombric, Par les scientifiques, Je suis un ver de terre, Et j'ai plein de frères. Notre travail est nécessaire, Nous fertilisons la terre, Nous l'avalons sans répit, En creusant nos galeries. Nous aérons la terre, Pour la rendre prospère, Les légumes, mes amis, Poussent sans soucis. Pourvus de soies ventrales, Pour creuser c'est idéal. Par la peau nous respirons, L'humidité nous aimons. Hermaphrodite je suis, Facilement je me reproduis, Je ponds des œufs mignons, Dans un bien joli cocon. Notre vie est menacée, Par l'hyper productivité, L'engrais chimique sature Notre bonne mère nature. Vert de mer poésie sur. Par ces mauvais produits, Disparaît toute sorte de vie, Pitié pour les petits lombrics! Préférez l'engrais organique.
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« Pour ce jour qui va naître encore (extrait), de Dominique Sorrente | Page d'accueil | Les pigments blancs » 25/01/2011 Mer, d'Alain Bosquet La mer écrit un poisson bleu, efface un poisson gris. La mer écrit un croiseur qui prend feu, efface un croiseur mal écrit. Poète plus que les poètes, musicienne plus que les musiciennes, elle est mon interprète, la mer ancienne, la mer future, porteuse de pétales, porteuse de fourrure. Elle s'installe au fond de moi La mer écrit un soleil vert, efface un soleil mauve. Vert de Mer. La mer écrit un soleil entrouvert sur mille requins qui se sauvent. Tableau d'Eugène Boudin
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De quel œil verront-ils, du fond des mers sans borne, À la place où jadis s' étalaient tes splendeurs, Émerger brusquement dans leur nudité morne, Des continents nouveaux sans verdure et sans fleurs? Ah! si l' attraction à la céleste voûte Par de fermes liens ne les attachait pas, Ils tomberaient du ciel ou changeraient de route, Plutôt que d' éclairer un pareil ici-bas. Nous que rien ne retient, nous, artistes qu' enivre L' Idéal qu' ardemment poursuit notre désir, Du moins nous n' aurons point la douleur de survivre Au monde où nous avions espéré le saisir. Nous serons les premiers que les vents et que l'onde Emporteront brisés en balayant nos bords. Mer, d'Alain Bosquet : vivelescouleurs. Dans les gouffres ouverts d'une mer furibonde, N' ayant pu les sauver, nous suivrons nos trésors. Après tout, quand viendra l' heure horrible et fatale, En plein déchaînement d' aveugles appétits, Sous ces flots gros de haine et de rage brutale, Les moins à plaindre encore seront les engloutis. Le déluge Poèmes de Louise Ackermann Citations de Louise Ackermann
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À VICTOR HUGO Tu l'as dit: C'en est fait; ni fuite ni refuge Devant l' assaut prochain et furibond des flots. Ils avancent toujours. C'est sur ce mot, Déluge, Poète de malheur, que ton livre s'est clos. Mais comment osa-t-il échapper à ta bouche? Ah! pour le prononcer, même au dernier moment, Il fallait ton audace et ton ardeur farouche, Tant il est plein d' horreur et d' épouvantement. Vous êtes avertis: c'est une fin de monde Que ces flux, ces rumeurs, ces agitations. Nous n'en sommes encore qu'aux menaces de l'onde, À demain les fureurs et les destructions. Déjà depuis longtemps, saisis de terreurs vagues, Nous regardions la mer qui soulevait son sein, Et nous nous demandions: « Que veulent donc ces vagues? On dirait qu' elles ont quelque horrible dessein. » Tu viens de le trahir ce secret lamentable; Grâce à toi, nous savons à quoi nous en tenir. Ver de mer poésie. Oui, le Déluge est là, terrible, inévitable; Ce n'est pas l' appeler que de le voir venir.
Courage! L' oeuvre est bon que ton onde accomplit. » Mais quoi! ne renverser qu'un môle ou qu'un barrage? Ce n'est pas pour si peu qu'elle sort de son lit. Ses flots, en s' élançant par-dessus toute cime, N' obéissent, hélas! qu'à d' aveugles instincts. D' ailleurs, sachez-le bien, ces enfants de l' abîme, Pour venir de plus bas, n'en sont que plus hautains. Rien ne satisfera leur convoitise immense. Dire: « Abattez ceci, mais respectez cela, » N' amènerait en eux qu'un surcroît de démence; On ne fait point sa part à cet Océan-là. Ce qu'il lui faut, c'est tout. Le même coup de houle Balaiera sous les yeux de l' homme épouvanté Le phare qui s' élève et le temple qui croule, Ce qui voilait le jour ou donnait la clarté, L' obscure sacristie et le laboratoire, Le droit nouveau, le droit divin et ses décrets, Le souterrain profond et le haut promontoire D'où nous avions déjà salué le Progrès. Tout cela ne fera qu'une ruine unique. Avenir et passé s'y vont amonceler. Oui, nous le proclamons, ton Déluge est inique: Il ne renversera qu'afin de niveler.