Atelier Des Lumieres Gustav Klimt Musique
Gustav Klimt © Culturespaces / E. Spiller Un nouveau lieu d'exposition – l'Atelier des lumières – a ouvert ses portes le 13 avril dernier dans une ancienne fonderie située rue Saint-Maur à Paris (11 e). L'espace de 1 500 mètres carrés sur 10 mètres de haut (tout de même! ) se trouve niché derrière une façade d'immeuble ordinaire. À l'intérieur, l'ossature métallique, une cheminée et une tour de séchage témoignent de son passé industriel (1835-1929). Pour l'inauguration de cet endroit promis à des expériences « immersives monumentales », l'organisateur privé Culturespaces (filiale d'Engie, ex-GDF Suez), aux commandes de dix autres lieux tels que les musées Jacquemart-André et Maillol à Paris, et les Carrières des lumières aux Baux-de-Provence, a fait le choix du maître décoratif de la Sécession viennoise, Gustav Klimt (1862-1918). Où il sera surtout question de sa période dorée, de plusieurs portraits et paysages. Trois films courts Le film d'une trentaine de minutes au cours duquel défilent les œuvres du peintre débute par un bref aperçu de la Vienne néo-classique suivi d'un chapitre sur le style Art nouveau de la Sécession.
Atelier Des Lumieres Gustav Klimt Musique 2
Coupe longitudinale, Atelier des Lumières, Paris, France – Architecte © Atelier Silhouette Urbaine Vidéo mapping au coeur de Paris Depuis son ouverture en avril 2018 avec une exposition consacrée à Gustav Klimt, le lieu est devenu incontournable du vidéo mapping au sein du paysage culturel de Paris. Il met la révolution numérique au service de la création artistique sur 1500 m² dans l'espace d'une grande halle. Exposition immersive Gustav Klimt, Atelier des Lumières, Paris, France © Culturespaces – Eric Spiller « En mêlant musique et plaisir esthétique, les expositions numériques immersives permettent de proposer une (re)découverte originale des grands noms de l'Histoire de l'art et des jeunes talents. Elles peuvent être une première approche ludique de l'art pictural et devenir un formidable point de départ pour appréhender les œuvres. C'est pourquoi nous avons voulu créer le tout premier centre d'art numérique de Paris ». Bruno Monnier, président-directeur général, Culturespaces Simulation Van Gogh la nuit étoilée, exposition immersive, Atelier des Lumières, Paris, France © Culturespaces – Gianfranco Iannuzzi © Vincent van Gogh, Bridgeman Images « L'objectif?
Atelier Des Lumieres Gustav Klimt Musique Youtube
La trentaine de personnes présentes dans cette petite salle de 160 m² contemplait donc en silence les trois murs animés de projections. Cette fois, l'ambiance n'était plus la même. Je m'assieds sur un des sièges confortables et me laisse hypnotiser par cette création contemporaine. J'ai la sensation de rentrer littéralement au creux de la matière picturale des images projetées grâce à un grossissement optique extrême. Au son d'une musique spatiale envoûtante, de l'encre et des billes de peinture arc-en-ciel sont projetées, s'écrasent, se mélangent et s'évaporent dans un ralenti extrême. J'ai le sentiment de pénétrer à l'intérieur d'un corps où les flux du sang seraient matérialisés par les coulures de peintures, amplifiés par les percussions du battement d'un cœur. Mon propre corps est paralysé par la scène qui m'absorbe. L'immersion n'était donc pas là où je pensais la trouver. Ici, on ne présente pas simplement de l'art, l'énorme travail technique est art! « Colours x Colours » - Studio de l'Atelier des Lumières © Culturespaces © Colours x Colours Thomas Blanchard/Oilhack LE NUMÉRIQUE REMPLACERA-T-IL LES ŒUVRES D'ART?
C'est ici une affaire de gros, de grand, de grand-ensemble, mélange et vitesse. La réflexion, un tant soit peu soutenue, en est exclue. De l'émotionnel, disions-nous? Non, du sensationnel! Tout bouge, tout défile à un rythme tel que le visiteur n'a guère le temps d'apprécier ce qu'il voit. Il n'admire pas, il regarde, et sans doute doit -il s'émerveiller des formes qui s'agitent autour de lui. Il croit avoir reconnu une œuvre qu'une autre la recouvre aussitôt. C'est ici un maelström de couleurs, un « show » multicolore qui chavire l'œil et l'esprit plus qu'il ne le charme, le captive et l'intéresse vraiment. Mais lui offre-t-on de comprendre? Y a-t-il seulement place ici pour un espace de questionnement fécond par-delà le stade prétendument « émotionnel »? La recherche revendiquée d'un large public familial ne postule-t-elle pas un certain goût populaire pour tout ce qui est vivement coloré et qui bouge? Aussi, ne fait-on pas de lui un simple consommateur de couleurs et de formes, pris au piège du montage des films?