Paysage Imaginaire Dessin
Invité à produire une oeuvre dans le square Olivier de Magny à Cahors, l'Atelier INCIPIT propose des Emergences telluriques tandis que dans le cadre de Faire Art de Tout Bois, les artistes paysagistes inversent le mouvement, invitant les Anémochores à se disperser dans la forêt du Frau. Emergences telluriques - Atelier Incipit Atelier d'architecture, d'urbanisme et de paysage installé à Lyon depuis 2019, INCIPIT se plaît à accompagner les transitions artistiques, culturelles et projectuelles des territoires, dans des démarches participatives. Cahors Juin Jardins le festival qui cultive l'art !: mai 2022. L'installation que le collectif propose au Square Olivier de Magny a vocation à révéler des émergences telluriques singulières, créant des canaux entre la surface terrestre et ses profondeurs caverneuses. Ces émergences génèrent des associations d'idées ouvertes. Sont-elles des termitières, des pneumatophores (excroissance aérienne des racines de certains arbres vivant dans des zones humides), des modèles réduits des necks (relief volcanique résiduel de forme conique) et des dykes (lame de roche magmatique)?
Cahors Juin Jardins Le Festival Qui Cultive L'art !: Mai 2022
Tout dépend évidemment de la façon dont on souhaite meubler son imaginaire… Pour cette revisite de la fameuse épopée de Gilgameth, le co-auteur de Monsieur Jean a opté pour une approche très distanciée, où il n'hésite pas à moquer cet empereur aux velléités tyranniques, en proie au doute, que son amante Shamhat ne cherche pas vraiment à consoler. Bien au contraire, la jeune femme n'y va pas par quatre chemins, lui reprochant de pleurnicher tout le temps, d'avoir une peau de plus en plus flasque et de trop transpirer quand il lui fait l'amour. Loin de l'image du demi-dieu… Hormis cette touche d'humour plutôt grinçant, cette revisite pourrait être qualifiée de poétique et de contemplative. Les exploits du roi d'Uruk, notamment son combat avec le « taureau céleste », y sont retranscrits de manière très graphique, sans chercher à injecter une quelconque tension au récit. Les formes à la ligne claire sont rarement remplies par des couleurs, conférant aux personnages un côté diaphane qui ne fait que renforcer l'aspect poétique.
Quant aux couleurs elles-mêmes, Charles Berbérian a privilégié deux tonalités dominantes, un beige terreux et un bleu « sale », peu séduisants au premier abord, mais qui paradoxalement donne souvent lieu à des planches très réussies. Les paysages peuvent même être remarquables, dans un style plus proche de l'art pictural, parfois au bord de l'abstraction. Le point faible serait plus à chercher du côté de la narration, un peu brouillonne. Certes, la mythologie dont s'est inspiré l'auteur n'est sans doute pas des plus fluides, mais le lecteur profane peine à deviner quelle direction Berbérian a vraiment voulu donner à son histoire. C'est un peu décousu, et il n'est pas impossible de réprimer quelques bâillements à la lecture. Au final, une lecture pas déplaisante non dénuée de charme mais un peu molle, qui pourra sans doute avoir un intérêt pour les passionnés de mythologie, mais en revanche peinera à marquer les esprits « profanes ». Avis donc mitigé pour cette production co-publiée par les prestigieuses Éditions du Louvre et Futuropolis, qui néanmoins se distingue depuis quelques années par des ouvrages de qualité.