La Preuve Et L'article 145 Du Code De Procédure Civile - Légavox
1ère, 19 février 1991). On le voit, le domaine d'application de l'article 145 est très large. Il n'en reste pas moins que l'article 145 figure parmi les textes qui sont communs à l'ensemble des juridictions civiles et malgré ses spécificités, i relève des référés de droit commun, même s'il figure dans les dispositions du Code relatives aux mesures d'instruction. Il est donc d'une nature hybride. L'analyse de l'article 145 du nouveau Code de procédure civile permet de mettre en exergue les particularités de sa nature (I), qui contraste avec son régime, qui est commun aux autres référés (II). Sommaire Les particularités de la nature du référe in futurum L'autonomie du référé in futurum Le motif légitime justifiant le référé in futurum Le régime de droit commun du référe in futurum Les mesures prononcées L'exécution du référé Extraits [... ] La position est critiquable et semble permettre une immixtion injustifiée et excessive dans la vie d'autrui et ce, même si le référé doit être fondé sur un motif légitime.
- Application de l'article 145 du Code de procédure civile : le respect de la vie privée du salarié et le secret des affaires ne sont pas des obstacles - HAAS Avocats
- Mesure d’instruction in futurum et effet interruptif de prescription
- Commentaire de l'article 145 du nouveau Code de procédure civile
- Saisie immobilière : le désistement du créancier
Application De L'Article 145 Du Code De Procédure Civile : Le Respect De La Vie Privée Du Salarié Et Le Secret Des Affaires Ne Sont Pas Des Obstacles - Haas Avocats
Résumé du document L'article 145 du nouveau Code de procédure civile dispose que: « S'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé ». Avant la réforme de la procédure civile de 1958, la doctrine majoritaire estimait qu'il était impossible d'ordonner une mesure d'instruction in futurum car son utilité pouvait n'être qu'éventuel. Pour autant, la jurisprudence admettait, lorsque les conditions du référé étaient réunies à savoir l'urgence et l'absence de préjudice au principal, la désignation d'un expert, voire même ordonner une enquête. En pratique, le domaine de prédilection du « référé préventif » s'exerçait dans le cadre du droit de la construction, avant de s'étendre en matière de droit des sociétés et de responsabilité civile. De la sorte, le référé permettrait d'éviter l'existence de litiges futurs dans ces matières.
Mesure D’instruction In Futurum Et Effet Interruptif De Prescription
Appliqué aux actions diligentées sur le fondement de l'article 145, l'application mécanique de ce principe aurait pu aboutir à ce que l'assignation en référé en vue de l'obtention d'une mesure in futurum soit regardée comme n'étant pas de nature à interrompre l'action au fond ultérieurement entreprise. Pourtant, la Cour de cassation admet l'effet interruptif du délai de prescription de l'action au fond de l'assignation en référé à fin d'expertise fondée sur l'article 145 du code de procédure civile (2 e Civ. 2, 31 janvier 2019, pourvoi n° 18-10. 011, publié). La justification de cette solution est puisée dans la règle dérogatoire qui étend l'extension de l'effet interruptif de prescription d'une action à une action distincte lorsque les deux actions concernées recherchent le même avantage ou, selon une formule consacrée, " tendent aux mêmes fins, de sorte que la seconde est virtuellement comprise dans la première " (1 re Civ., 9 mai 2019, pourvoi n° 18-14. 736, publié). S'inspirant de ce que, comme il en irait d'une action aux fins d'expertise, la finalité de l'action entreprise sur le fondement de l'article 145 pour se voir remettre, par une mesure de mainlevée de séquestre, les documents recueillis par un huissier de justice dans le cadre d'une procédure sur requête, est de nourrir de preuves éventuelles une action au fond future, la Cour de cassation a considéré qu'il y avait bien une perméabilité entre les deux actions, l'action en indemnisation étant virtuellement comprise dans l'action en vue d'obtenir une mesure in futurum.
Commentaire De L'article 145 Du Nouveau Code De Procédure Civile
Sur le deuxième moyen du pourvoi, les juges énoncent que « le respect de la vie personnelle des salariés et le secret des affaires ne constituent pas en eux-mêmes un obstacle à l'application des dispositions de l'article 145 du CPC ». Concernant le secret des affaires, la Cour avait déjà considéré que ce principe ne s'opposait pas en lui-même à l'application de l'article 145 du CPC (Civ. 2e, 7 janvier 1999, n° 95-21. 934). Sur le respect de la vie privée, la jurisprudence est moins tranchée. La chambre sociale considère que le respect de la vie personnelle du salarié ne constitue pas un obstacle à l'application des dispositions de l'article 145 du CPC depuis un arrêt de 2007 (Soc., 23 mai 2007, n° 05-17. 818). La deuxième chambre civile de la Cour de cassation a quant à elle décidé que « nul ne peut être contraint à produire en justice des documents relatifs à des faits dont il a eu connaissance dans l'exercice de ses fonctions et touchant à l'intimité de la personne » (Civ. 2, 29 mars 1989, n° 88-10.
Saisie Immobilière : Le Désistement Du Créancier
Il a déjà été, en effet, jugé que l'action en référé in futurum à fin d'expertise fondée sur l'article 145 interrompt le délai de prescription de l'action au fond (2 e Civ. 6 mars 1991, pourvoi n° 89-16. 995, Bull. 1991, II, n° 77; 3 e Civ, 24 avril 2003, pourvoi n° 01-15. 457, Bull. 2003, III, n° 85; Com., 6 septembre 2016, pourvoi n° 15-13. 128; 3 e Civ, 6 juillet 2017, pourvoi n° 16-17. 151, Bull. 2017, III, n° 89; 2 e Civ, 31 janvier 2019, pourvoi n° 18-10. 011, publié). L'action en mainlevée de séquestre de documents est ainsi conçue, selon la formule proposée par certains auteurs pour le référé-expertise, « comme éclaireur procédural pour déterminer les causes d'une responsabilité». Cette assignation en référé interrompt donc le délai de prescription de l'action au fond. On observera qu'en l'espèce, le juge des référés avait rejeté la demande de mainlevée de séquestre des documents recueillis et conservés par l'huissier de justice à l'issue de la procédure sur requête. Ce n'est qu'en appel que la demande avait été accueillie.
2e civ., 11 janv. 2018, n° 16-22. 829, Bull. 2018, II, n° 5). La solution paraît renfermer une part d'injustice: si le débiteur présente une demande de condamnation de la banque au titre de l' abus de saisie par exemple, le désistement du créancier aurait pour effet d'empêcher le juge de l'exécution d'entrer en voie de condamnation.