Poème L Autre Vie
- Il plongea dans l'égout. III Qu'il y reste à jamais! qu'à jamais il y dorme! Que ce vil souvenir soit à jamais détruit! Qu'il se dissolve là! qu'il y devienne informe, Et pareil à la nuit! L'autre, poème de Victor Hugo. Que, même en l'y cherchant, ou le distingue à peine Dans ce profond cloaque, affreux, morne, béant! Et que tout ce qui rampe et tout ce qui se traîne Se mêle à son néant! Et que l'histoire un jour ne s'en rende plus compte, Et dise en le voyant dans la fange étendu: - On ne sait ce que c'est. C'est quelque vieille honte Dont le nom s'est perdu! - IV Oh! si ces âmes-là par l'enfer sont reçues, S'il ne les chasse pas dans son amer orgueil, Poëtes qui, portant dans vos mains des massues, Gardez ce sombre seuil, N'est-ce p as? dans ce gouffre où la justice habite, Dont l'espérance fuit le flamboyant fronton, Dites, toi, de Pathmos lugubre cénobite, Toi Dante, toi Milton, Toi, vieil Eschyle, ami des plaintives Electres, Ce doit être une joie, ô vengeurs des vertus, De faire souffleter les masques par les spectres, Et Dupin par Brutus!
Poème L Autre Rose
Sous le voile léger de la beauté mortelle Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt, Le temps de l' entrevoir, de s' écrier: « C'est Elle! » Et la perdre aussitôt, Et la perdre à jamais! Cette seule pensée Change en spectre à nos yeux l' image de l' amour. Quoi! ces voeux infinis, cette ardeur insensée Pour un être d'un jour! Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles, Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir, Que tant d' adieux navrants et tant de funérailles Ne puissent t' émouvoir, Qu 'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre Tu dises: « Garde-les, leurs cris sont superflus. Poème l'autre jour que j'étais. Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre; Tu ne les rendras plus! » Mais non! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère; Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein. Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre, Va s' aimer dans ton sein. III Éternité de l' homme, illusion! chimère! Mensonge de l' amour et de l' orgueil humain! Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère, Il lui faut un demain!
Comment pourrais-je encor, désolée et pieuse, Par les mêmes sentiers traîner ce coeur meurtri, Seule où nous étions deux, triste où j' étais joyeuse, Pleurante où j'ai souri? In memoriam (I) Poèmes de Louise Ackermann Citations de Louise Ackermann Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 221 votes À M. Louis de Ronchaud I Regardez-les passer, ces couples éphémères! Dans les bras l'un de l' autre enlacés un moment, Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières, Font le même serment: Toujours! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent Avec étonnement entendent prononcer, Et qu' osent répéter des lèvres qui pâlissent Et qui vont se glacer. Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse Qu 'un élan d' espérance arrache à votre coeur, Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l' ivresse D 'un instant de bonheur? Amants, autour de vous une voix inflexible Crie à tout ce qui naît: « Aime et meurs ici-bas! Poème autre - 126 Poèmes sur autre - Dico Poésie. » La mort est implacable et le ciel insensible; Vous n' échapperez pas. Eh bien! puisqu 'il le faut, sans trouble et sans murmure, Forts de ce même amour dont vous vous enivrez Et perdus dans le sein de l' immense Nature, Aimez donc, et mourez!